top of page
  • Le Projet Talouan

Notre modèle de développement est à bout de souffle : entre espoir, action et désarroi

Ce constat n’est plus porté par une minorité radicalisée mais par une part grandissante des leaders économiques et politiques.

Le risque climatique s’est imposé en quelques années comme le sujet central des grandes rencontres internationales. Visible et majeur, ce risque en cache de nombreux autres dont l’effondrement de la biodiversité, la pollution généralisée…

Plusieurs sentiments agitent tous ceux qui progressivement font ces constats. Le sentiment d’urgence bien sur : la rapidité des dégradations occasionnées et le spectre des différentes rétroactions qui font craindre un emballement conduisent nombre d’entre nous à vouloir agir vite.

Cet élan salutaire bute souvent sur un terrible sentiment d’impuissance : il y a tant à changer, tout est tellement entremêlé, la prise de conscience à l’échelle du globe semble encore si faible…

Face au mur du découragement, chacun trouve ses réponses.

Certains privilégieront le retour à la terre, à la nature et cette fabuleuse reconnexion au vivant. D’autres vont essayer de continuer leur chemin en tentant de réaligner leur quotidien professionnel et personnel avec l’idée qu’ils se font d’une nécessaire transition en se prenant à imaginer un monde dans lequel tous les business deviennent positifs…voir régénératifs !

Pour certains, cette situation critique va nourrir une certaine radicalité et les poussera à l’action militante, politique mais également malheureusement parfois au repli et à l’isolement (survivalisme par exemple).

D’autres encore s’inventent de nouvelles histoires, fantasment des solutions pour continuer à rêver que tout va pouvoir continuer.

Pour autant, les rangs des apôtres d’une croissance verte permise par quelques aménagements d’un système capitaliste qui a déjà montré son incroyable capacité d’adaptation semblent se clairsemer.

Le mythe d’un découplage rapide entre les activités économiques humaines et les divers dommages infligés à notre environnement ne convainc pas tout ceux qui se penchent sérieusement sur la question. Le progrès technique n’apportera pas à lui seul les solutions qui nous permettront de nous éloigner d’un scénario terre-étuve sur laquelle la vie humaine sera pénible ou impossible.

Cette puissante prise de conscience, accélérée par la crise sanitaire en cours, saisit aujourd’hui les chefs d’entreprises.

Une part importante d’entre eux vont devoir profondément revoir leur stratégie et modifier leur proposition de valeur. Chaque situation est particulière et largement déterminée par l’activité, la taille, les marchés servis… mais très peu pourront se permettre de faire l’économie d’une remise en cause profonde.

Est-il encore opportun de conserver la croissance comme indicateur clé de la performance ? N’est-il pas plus urgent de construire sa résilience ? Sur bien des plans, la poursuite de l’une ou de l’autre peut conduire à des décisions stratégiques radicalement différentes.

Que penser de nos « indicateurs », généralement exprimés en euros et institués pour préserver le capital financier ? n’est-il pas urgent d’élever au même plan les indicateurs de préservation et de développement du capital humain et naturel ?

Dans quelles mesures les dirigeants d’entreprises ont-ils véritablement pris conscience des risques systémiques ? au point de tirer toutes les conséquences du réchauffement rapide, de l’épuisement des ressources, d’un environnement réglementaire qui va nécessairement devenir de plus en plus contraignant, etc. ?

La tâche est immense et la décennie qui s’ouvre nous réserve probablement des perturbations importantes qui vont accélérer encore la nécessité de conduire nos indispensables transitions.

La question qui me taraude le plus finalement est de savoir si nous saurons collectivement prendre ce tournant en préservant ce à quoi nous sommes attachés (notre démocratie, l’enseignement, la santé, la sécurité…) ou si par aveuglement nous nous préparons un futur fait de grandes ruptures qui pourraient lourdement déstabiliser ces précieux acquis.

Merci à tous ceux qui en 2020 m'ont permis à travers des échanges, des ouvrages, des événements de progresser dans la compréhension des enjeux et des solutions :

Hugo Bachelier, Bertrand Badré, Béatrice Bellini, Sylvain Boucherand, Remy Bourganel, Dorothée Broaweys, Valérie Brunel, Orianne Champon, Sophie Charlot, CJD Paris, CJD France, Isabelle Delannoy, Marianne Doubrère, Camille Etienne, Victor Flattet, Olivier Fougues, Jacques Huybrechts, Jean-Marc Jancovici, Arthur Keller, Marielle Mathieu, Olivier Pastor, Alexandre Rambaud, Martin Serralta, Loic Stephan, Vinent Verzat, La Tuilerie de Talouan et tant d’autres !

Emmanuel Flattet pour l'équipe de la Tuilerie de Talouan

23 vues0 commentaire
Post: Blog2_Post
bottom of page